L'ÉGLISE SAINT-AUBIN

L’église Saint-Aubin débuté au XI et finie au XIXe siècle 

Elle aurait été fondée au IVe siècle par saint Julien, premier évêque du Mans. Le chœur circulaire date de 1125, de même que l’ancien autel en calcaire coquiller déplacé, restauré et réutilisé.

Au pignon ouest, un clocher en grès du XIVe siècle est surmonté d’une flèche couverte en ardoise. On y retrouve de nombreux morceaux de pierres tombales.

La chapelle nord du transept date de 1556 tandis que la chapelle sud est de 1581. Sur ce même côté, «la porte des morts» s’ouvrait autrefois sur le cimetière. Elle est murée et remplacée par celle de la chapelle sud, face au retable.

L’église restaurée

De 1878 à 1880, l’église a été totalement rénovée : le retable du chœur est relégué dans la chapelle sud, non sans avoir perdu les deux parties latérales extrêmes. La peinture et l’encaustique ont remplacé les dorures. La nef est voûtée de briques pour cacher la charpente. De fausses nervures, des clés de voûte et des piliers apportent une note néogothique. Les murs percés de fenêtres semblables, ornées de vitraux colorés égaient le monument jadis austère. Des travaux annexes sont entrepris pour l’escalier du clocher

Fin des grands travaux du curé Julien Morin quand il avait demandé à Étienne Doudieux de refaire le retable du XVIe siècle.

Le Retable

Histoire et patrimoine

Restauration du retable, 1994 à 1996, à l’or sur 2 microns. Le restaurateur retrouve le H de Henri III.

Restauration de la statue de sainte Marie-Magdeleine en 1995, par Frédérique Berson, oeuvre de l’atelier d’Etienne Doudieux. 

Restauration de la statue de saint Pierre en 2020, par Agnès Blossier, modelée par Etienne Doudieux, demandée par l’association Histoire de Patrimoine de Sargé et réinstallée en juin 2022.

Le retable en bois (Photo J.L. Berlose, CEJIKA) date du troisième quart du XVIe S, époque d’Henri III. Il a été rénové par le curé Julien Morin et le sculpteur Étienne Doudieux.

De style français avec des colonnes droites, l’ossature et une première décoration ont été exécutées au milieu du XVIe siècle, comme l’atteste la présence du « H » à la triple couronne symbole du roi Henri III (1559 – 1589)inclus dans le cordon de l’ordre du Saint-Esprit qu’il avait créé, sculpté sur le bandeau de chaque chapiteau de chaque colonne.

Le retable
Histoire et patrimoine

A la fin du XVIIe siècle, Etienne Doudieux reprend et complète ce retable par des cartouches, des angelots, des tablettes et la frise des rois ayant beaucoup œuvré pour la grandeur de l’Eglise catholique, figurant Clovis, Charlemagne, Saint-Louis, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne, petit-fils du roi, la reine Marie-Thérèse d’Autriche, la dauphine, épouse du Grand Dauphin et la duchesse de Bourgogne. Cette représentation royale est en opposition avec la doctrine du Concile de Trente qui réglemente l’ornementation des retables pour honorer Dieu et les saints.

Cette frise, sans doute unique en France, a été restaurée en 1994 et 1995.

Les pierres tombales

Dès 1836 le docteur Étoc-Demazy (créateur de l’hôpital psychiatrique du Mans) avait repéré une pierre de sépulture. D’autres ont été découvertes lors de travaux sur la place de l’église en 1910 puis en 1970.  Ce sont des vestiges de l’ancien cimetière qui existait encore au XIVe siècle. Ces dalles ne peuvent être carolingiennes car les outils assez solides pour tailler et graver ce grès à Sabalites n’existaient pas. Seuls les religieux et les notables pouvaient prétendre avoir des pierres sculptées. L’une de ces pierres tombales, la plus récente, est gravée d’une croix latine pattée ou ancrée, l’autre d’une croix latine plus classique ainsi que d’une indication de métier : une feuille de boucher. La plus ancienne mesure très exactement « 6 pieds de long ». Lors de la construction du clocher, nombre de pierres ont été réemployées !

Pierres-tombales-les-trois